Libecciu a pour point de départ l’observation des hêtres comme on les rencontre par exemple au Col de Saint Pierre. C’est l’impact des éléments naturels sur leur croissance qui m’a intéressée ou comment ces arbres ont été modelés par le souffle du vent et comment ils se sont activement accommodés au fil du temps pour s’adapter à leur milieu et défier la gravité.

Le résultat est une base verticale robuste, de toute apparence fermement ancrée dans le sol et disproportionnellement petite par rapport à sa ramification horizontale qui semble ne plus terminer, balayée par la force d’un mouvement unidirectionnel qui l’aura forcé à s’incliner, à résister, à s’étendre et à se déployer. La puissance de cette pièce se résume en une forme figée, une force en sommeil.

Cette pièce s’inscrit définitivement dans ma quête de matérialisation de paysages ou du patrimoine oral corse arrivant ici à l’extrême de l’intangible avec une tentative de saisir la puissance du Libecciu qui souffle tout en modelant le paysage de l’île.